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"L’affirmation berbère, des indépendances à nos jours. Pour en finir avec un Maghreb arabe?"

Karima DIRÈCHE

Les grandes révoltes de 2011 qui ont secoué les pays du sud de la Méditerranée ont mis, au centre des revendications, la question de la pluralité ethnique et linguistique des sociétés maghrébines. La revendication sociale de l’héritage historique de la berbérité (oublié ou malmené par les régimes politiques déchus et contestés) joue, ainsi, sa partition dans le concert de la contestation politique. Elle est l’expression, depuis les indépendances, d’une histoire de déni et de marginalisation de la part des Etats maghrébins. Du Maroc à la Libye, les sociétés se redécouvrent berbères. Mais cette redécouverte s’adosse à une longue histoire d’affirmation culturelle et linguistique menée, depuis les indépendances, contre un arabo-islamisme d’Etat (jacobin et centralisateur inspiré par le modèle français) qui a relégué la langue berbère dans l’espace domestique tout en lui niant une reconnaissance officielle".